Depuis quelques semaines, 365 DNI, cartonne sur Netflix. En effet, c'est le premier film érotique disponible sur la plateforme. Or, s'il truste depuis sa sortie la première place du podium, il n'en demeure pas moins sans failles.
Erotique, vraiment ?
L'érotisme est par définition une "description et exaltation par la littérature, l'art, le cinéma, etc., de l'amour sensuel, de la sexualité." (Larousse), c'est aussi, selon le philosophe et essayiste Georges Bataille "l'approbation de la vie jusque dans la mort". Autrement dit, l'érotisme, qui découle de Eros, de la vie est intrinsèquement lié à la sensualité donc à la stimulation des sens mais aussi à la pulsion de violence et de mort, ce qui crée l'excitation. Ceci est-il valable pour 365 DNI ? A en croire le scénario, on serait plutôt face à des scènes où il n'y a pas vraiment d'enchaînement et où tout est montré de but en blanc.
En effet, si l'idée de huis clos est présente, on est d'abord face à une femme qui n'est pas épanouie dans son couple, va être kidnappée par un bel étalon, une sorte de Prince Charmant, très bad boy, très mystérieux qui répond au fantasme de la femme lambda.
La suite du film sera ponctuée de scènes de sexe, très BDSM, une tendance qu'on a déjà connu avec 50 Shades et qui, semble-t-il, séduit encore les internautes.
Une leçon sur l'érotisme s'impose
Si "l'amour physique est impensable sans violence" et qu'il exige un "coefficient de sauvagerie" non négligeable, il reste corrélé à la subtilité. C'est justement le tacite qui exalte les sens, d'où la définition même de l'érotisme. Or, si tout est montré au lieu d'être suggéré, sommes-nous encore dans la sphère de l'érotique ?
Avec 365 DNI, il n'y pas de place à l'imagination, cette dernière étant étouffée par des images en cascade.
Certes, la présence de ce film sur Netflix est une audace mais la véritable révolution aurait été d'opter pour un film érotique qui répond à la définition même de l'érotisme, à l'instar d'Histoire d'O ou encore du Pornographe de Bertrand Bonello.
Fatma SG