En 2020 et on n’a jamais entendu un jitek khatba fi weld il hsab wensab, bizarre non ? Notre équipe a mené l’enquête pour vous et voici le bilan des courses.
1-C’est possible, femmement !
La femme tunisienne est libre et l’homme tunisien est tellement ouvert d’esprit qu’il traite sa petite-amie d’égal à égal. Certes, tout cela est bien charmant mais seulement… en théorie. En effet, certains hommes sondés par nos soins nous ont dit que c’est un "3ib kbir " ou encore "rani rajel" ! Pourquoi c’est justement l’homme qui DOIT TOUJOURS faire le premier pas (flirter, draguer et éventuellement demander la main de sa dulcinée) ? En fait, tout ce cheminement dépend d’une construction sociale bien ancrée dans nos esprits. Après l’autorité patriarcale, c’est le mari, donc l’autorité maritale, qui prend le flambeau. Une femme qui prendrait les devants agirait en contre-nature dans le sens où elle ferait de l’homme une personne soumise à tout un système, y compris au système patriarcal que ce dernier est censé maitriser et qui hiérarchise la relation entre les sexes. Aie, ça fait mal.
Bien que les mentalités commencent à être dépoussiérées, les notions de 3ib et de mayjich, reviennent dans la quasi-totalité des réponses pour une raison toute bête : ébranler l’Ego masculin et donc le pouvoir du Patriarche Suprême.
2-La petite lueur d’espoir
"Nah ça me dérangerait pas. J'attendrai pour lui faire la mienne après" : Cette réponse sonne comme une ouverture dans une brèche sociale assez coriace. Face à la notion de rjoulia qui revient comme un mantra, une personne a cité l’égalité homme-femme. Quelque soit son sexe, toute personne a le droit de faire sa demande en mariage à la personne qu’elle aime le plus et avec laquelle elle aspire à passer un bon moment de sa vie. Du coup, la définition de la virilité s’élargit un peu plus via cette réponse puisqu’elle ne rime plus avec le schéma du prince qui se met à genou pour offrir une bague en diamant –si c’est Crésus- à sa chérie. La virilité devient de fait synonyme de dépassement du moule sociale et une tentative de jouir d’une liberté mérité et épanouissante.
Le poids de la société
Tout comme la femme, l’homme est balloté par ses envies et les envies de la société. Lui aussi a la légitimité de rêver d’une demande en mariage des plus romantiques. Il est aussi libre de vouloir qu’on le laisse tranquille quand il s’épanche sur ses sentiments, quand il montre ses faiblesses et quand il dit merde à la barbe, au foot et à la bière. Et si on vivait comme bon nous semblait, tout en narguant des conventions aussi vieillottes que notre album de famille ? Et si toi, cher lecteur, tu envoyais des signes à ton amoureuse pour qu’elle te fasse tourbillonner en te faisant une demande de mariage inoubliable ?
Bref, soyons nous-mêmes, soyons heureux !
Ze Brune Patate