06 Février 2021

Continuez à vous chamailler pendant que le peuple meurt de faim !

Continuez à vous chamailler pendant que le peuple meurt de faim !

Marre, il y en a vraiment marre de ces tiraillements politiques. Ya maalem, win aaychin, win mechyn ? Depuis le dernier remaniement ministériel controversé, la guerre institutionnelle, opposant Carthage, au Bardo et à La Kasbah, fait rage. Une lutte de pouvoir acharnée où chacun veut montrer qu’il est le patron. Kaïs Saïed refuse de recevoir les nouveaux ministres soupçonnés de corruption ou de conflits d’intérêt pour la prestation de serment. De son côté, si Echikh Rached Ghannouchi, président du Parlement et d’Ennahdha, veut tenter un passage en force en outrepassant la prestation de serment et le président de la République. Chacun interprète “la plus parfaite des Constitutions” à sa guise.

Et ahna dans tout cela ? Et les jeunes dans tout cela ? Face à une jeunesse révoltée, désemparée, voire révoltée, il n’y a eu que des promesses, des paroles, au fil des rares discours et allocutions plat(e)s auxquel(le)s nous avons eu droit. Ce n’est plus un secret pour personne : tout ce qui compte pour la classe politique actuelle, ce sont leurs intérêts, les casseroles qu’ils traînent derrière eux.

Les jeunes, on n’en parle que lorsqu’on a peur d’un soulèvement imminent, d’une colère qui risque de se déchaîner. Pendant que Kaïs Saïed, Rached Ghannouchi et Hichem Mechichi se chamaillent, barcha twensa vivent dans la misère, barcha men ouledna ne savent même pas comment leur année scolaire va s’achever, barcha, barcha, barcha…

Les exemples sont nombreux. Il sera difficile de démanteler cette machine à tuer la jeunesse, mise en place depuis 2011 et qui s’est enracinée au fil des années. Ses concepteurs ont été très intelligents. Ils sont mobilisés, l’argent coule à flot entre leurs mains et ils sont prêts à tout pour arriver à leurs fins. Ce ne sont pas des politiques, mais des magouilleurs. La politique est un art, et ils n’ont rien de cet art.

Pour tenter de sortir de cette crise, il semble que le président de la République s’apprête à rencontrer Hichem Mechchi. Peut-être qu’ils trouveront un terrain d’entente, mais nul doute que les hostilités reprendront juste après, le temps de calmer l’ardeur populaire. Concernant Hichem Mechichi, s’il se respectait, il aurait présenté sa démission, sachant qu’il a fait comme Youssef Chahed lorsque celui-ci a été désigné par Béji Caïd Essebsi Allah yarahmou : mordre la main qui l’a nourri.

Pendant ce temps, pendant que notre “élite” se livre à un combat à mort où tous les coups sont permis, tounsi mekel aala rassou, a du mal à joindre les deux, certains meytin bi char. Les jeunes, n’en parlons pas…

Yezzi, trop d’ondes négatives pour finir la semaine. El Qalb me3bi (mech Qalb Tounes, hein) Restons positifs ya jme3a. Le soleil est magnifique, on a de la chance d’être entouré par celles et ceux que l’on aime, on mange à sa faim.. Ben Ali est resté 23 ans au pouvoir. On le croyait éternel, et pourtant il est parti. Peu importe qui en était la cause (CIA, Bouazizi..), il est parti. Ils partiront eux aussi, mais on peut précipiter leur départ. On peut attendre 2024 pour leur donner une bonne leçon. Kima kal Lotfi Bouchnak dans sa chanson ya Watani : “khoudhou el manasseb, w el ghana2em, leken khalouli el Watan…”

N’harkom zine et bon week-end.

 

Fakhri Khlissa