15 Août 2020

Ne pas aimer le football fait-il de toi un sous-homme ?

Ne pas aimer le football fait-il de toi un sous-homme ?

Un homme doit systématiquement aimer le foot. En voici des foutaises ! En effet, qui a pu instaurer une telle régle et pourquoi ? 

La rédaction de Hoa s'est intéressée à un sujet qui fait la part belle à la testostérone, mais pas que. 

Le football comme un marqueur de virilité.

En effet, les garçons jouent au foot en bande. Cette activité de groupe corrobore à une virilité non plus perçue en solo mais de groupe donc sociale et excluante pour les "garçons" qui ne jouissent pas des marqueurs de virilité classiques (voix grave, muscles, poils etc). Salim, qui, de part son physique de gringalet résume ce phénomène via ces lignes "Jamais je ne parvins à m'intégrer aux cercles des garçon [...] nombreuses étaient les parties de football auxquelles on ne proposait pas de participer." Du coup, le football, ce sport qui requiert agilité, vitesse et gros muscles et auquel on joue en prenant soin de bien monter qu'on transpire et qu'on n'a pas peur de se salir ne convient qu'aux hommes, aux vrais. C'est en tout cas ce que notre imaginaire collectif nous a appris. On ne naît pas homme, on le devient... via le ballon rond. 

 

Et l'homme tunisien dans tout ça ? 

 

L'homme tunisien est un footeux averti. La preuve ? Il ne raterait pour rien au monde un derby et répond toujours présent à une partie de foot entre potes après le boulot. D'ailleurs, son engouement pour la baballe est expliqué par un legs, un héritage transmis par le papa et le grand-papa, tout comme une mère transmettrait un bijou à sa fille. Cette connotation symbolique renforce derechef la quasi-obligation du mâle à aimer le foot (sinon, il trahirait et son père, et ses amis et sa patrie). 

Et si je n'aime pas le foot ?

Est-ce qu'il y aurait mort d'homme ? Bien sûr que non. Là encore, l'homme et de surcroit, l'homme tunisien, se sent obligé de feindre une passion pour le RM ou pour le AC Milan afin d'appartenir à un groupe éminemment masculin ou de gagner des points en matière de drague alors qu'au final, chaque homme est différent. Footeux, modeux ou roi des fourneaux, la virilité n'est pas réduite à un sport. 

 

Certes, le football véhicule des valeurs patriotiques, sociales et culturelles qui sont extrêmement fortes mais c'est un hobbie et comme tous les hobbies, il a des adeptes et des détracteurs. Au final, tout cela reste un CHOIX PERSONNEL et non pas une pression socio-culturelle. 

 

Hoa Team