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13 Mai 2019

Who's Hoa ? Les frères Montacer

Who's Hoa ?  Les frères Montacer

Difficile de les dire frères. Sami Montacer, longiligne en jean et T-shirt, raconte sa carrière dans un débit rapide, mélangeant parfois les dates. Anis Montacer, pantalon de costume et chemise blanche impeccable, refuse de parler de lui mais se révèle intarissable sur la mode. Ils travaillent pourtant ensemble au sein de la société « Montacer’s Prod » qu'ils ont fondée.

Ces différences, ils les reconnaissent et les assument : « Anis est un éternel optimiste. Moi je suis un pessimiste. Il organiserait 500 spectacles par an quand moi je n'en ferai qu'un par sécurité. Du coup, on coupe la poire en deux », rigole Sami.

Un théâtre à l'agonie

C'est en 2004 que le déclic a eu lieu. Cette année-là, Sami rentre en Tunisie après un DEUG à la Sorbonne. Anis, encore à Paris, est mis en contact avec l'agent de Jamel Debbouze. « Il m'a appelé pour me dire « dans deux mois, nous avons Jamel à Tunis ». J'ai dit ok, même si je n'étais qu'un simple étudiant et que je n'avais jamais mis les pieds dans un théâtre. Cela a fonctionné et je me suis dit « Wahou, c'est ça que je veux faire ! », se souvient Sami Montacer. Un an plus tard, il termine ses études en marketing à l'IHET de Tunis puis se lance.

En 2007, les deux frères organisent la première édition du Festival du rire. « Le théâtre était à l'agonie en Tunisie. Il n'y avait aucune proximité entre le théâtre et le public et les gens n'avaient pas l'habitude d'acheter des billets pour voir des pièces. J'ai toujours reproché aux grands noms d'aller trop haut, trop vite. Nous nous sommes orientés sur le divertissement, le vaudeville. Notre objectif c'est de donner une bouffée d'air frais pendant 1h30 », explique Sami. Selon lui, c'est Lotfi Abdelli, dont il a été le producteur de 2009 à 2011, qui a « réconcilié le public avec le théâtre »

Les débuts ne sont pas simples. Inconnus sur le marché et sans CV, les deux frères doivent relancer, insister auprès des agents. Tenaces, ils parviennent cependant à faire venir des grands noms en Tunisie : Mouss Diouf, Anne Roumanoff, Yves Lecoq et à nouveau Jamel Debbouze - dont ils ont obtenu le monopole en Tunisie -.


De la production à la mise en scène

Les frères Montacer font également face à la lourdeur de l'administration tunisienne : sous Ben Ali, les autorités demandent le texte des spectacles à l'avance. Sami passe ainsi des heures à « nettoyer » les contenus : « Nous connaissions les lignes rouges : pas de politique, pas de grossièreté, éviter les questions de religion... » Le quadragénaire note avec soulagement la liberté obtenue depuis la révolution de 2011 mais a, par contre, souffert de la crise économique qui a suivi. Les problèmes de financement et sécuritaires, freinant la venue d'artistes internationaux, mettent l'entreprise en veille. Sami part en France en 2014 où il s'investit dans la tournée de la pièce « 10 ans de mariage ».

" Là où tu es, tu penses toujours à ton pays "

Deux ans plus tard, il est de retour : « Peu importe où tu te trouves, tu penses au pays, à la famille. » Il reprend alors « 10 ans de mariage » en mode Tunisie. « J'ai tout vérifié : les costumes, les décors, la police de l'affiche. J'étais un peu dictateur mais si cela se cassait la gueule, c'était ma seule responsabilité. » L'homme développe alors ses qualités de metteur en scène. Il enchaîne avec « Le dîner de cons ». Aujourd'hui agent de Nidhal Saadi pour qui il a eu un « coup de foudre artistique » en 2018, Sami prépare une nouvelle pièce pour la rentrée prochaine qui s'inspirera de « Chat et souris » de Ray Cooney.

 

 

Le « made in Tunisia » comme credo

En cette fin d’après-midi de mai, Sami est pressé : sa séance de sport va commencer. Il appelle Anis, son aîné d’un an et demi, pour reprendre le fil du récit de leur carrière. Mais l’homme aux cheveux brun hésite : « je n’aime pas me mettre en avant, ni parler de moi ». C’est un de ses proches qui le mentionnera comme l’un des fondateurs, en 2017, de la radio Misk FM, à la playlist si diversifiée. Anis, lui, préfère évoquer l’avenir. 

 

Il retrouve sa verve lorsqu’on le lance sur son sujet de prédilection, la Fashion Week dont il est le président. C'est en 2008 qu'il a lancé la première édition, contre l'avis de Sami qui n’y croyait pas. Anis, 42 ans, reconnaît les difficultés, listant le nombre de ministres avec lesquels il a dû collaborer : « 20 ministres du Tourisme, 25 ministres de la Culture... Nous avons travaillé en essayant de maîtriser les turbulences. » Cela ne l'a pas empêché de prendre la tête d'un événement devenu incontournable à Tunis. L'édition 2019 qu'il prépare actuellement sera accompagné d'un espace de 500 mètres carrés à Gammarth, un « véritable laboratoire créatif ». L'aîné Montacer insiste : « Chanel et les autres ne nous intéressent pas. Nous voulons montrer la création tunisienne. Chaque année, nous sommes les témoins de l'émergence de nouveaux talents prometteurs. D'autres affûtent leur style. Le « Made in Tunisia » s'impose peu à peu et c'est notre objectif ! ».

 

Les 6 employés permanents de Montacer’s Prod sont rentrés chez eux. La maison traditionnelle, agrémentée d'objets éclectiques, qui sert de bureau près de Marsa plage, s’est vidée. Anis, lui, pourrait parler sans fin de mode, de style et de « Made in Tunisia ».

 

M.D

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