Une jeunesse sacrifiée
Pour plusieurs jeunes, après avoir fait le bilan de 2021- 2011, c'est la désilusion, les objectifs et les rêves portés par la Révolution du jasmin se sont évaporés au fur et à mesure des années. Khaled Ghrairi, 21 ans, étudiant en philosophie politique et membre de la Ligue tunisienne des droits de l'homme (LTDH), a indiqué que la bataille de l'association est de pouvoir venir en aide aux manifestants arrétés ces derniers jours, il dénonce des conditions d'incarceration inhumaines.
Pour l'heure la priorité nous précise t'il est de : "mettre en contact les détenus avec des avocats pour essayer de réduire les attaques contre la dignité de la population".
Il explique cette révolte qui monte par le sentiment d'insécurité, d'instabilité et surtout le manque de visibilité.. "On en a assez de ces centenaires qui nous gouvernent et décident à notre place. En une décénnie, que de corrompus ont eu accès au pouvoir pour s'enrichir sans rien donner à la nation. On ne peut plus continuer dans ce jeu politique qui ne fait que nuire à la Tunisie" a-t-il martelé.
Révoltés mais conscients
Cette même jeunesse gavée des désillusions suite aux promesses non tenues de mandat en mandat demande à ce que l'Etat honore sa parole. Plusieurs solutions de création d'emplois s'offrent à la Tunisie. Pour Khaled Ghrairi, redorer l'image de la Tunisie à l'exterieur et attirer les investissements pour créer des emplois dignes serait la priorité des engagements.
"On est conscients que la fonction publique ne permet pas d'absorber toutes les demandes de travail, mais nous demandons au moins qu'il y ait une stratégie, un plan d'action ou une vision" a-t-il ajouté. Pour faire taire cette pression menacante sur un gouvernement qui titube, la riposte s'est fait sans plus attendre.
Selon notre source, plusieurs bloggueurs et internautes ont été arrétés pour des simples publications de stories. Dix ans nous séparent de la révolution. Aujourd'hui, plus que jamais, la liberté d'expression et de la presse se trouvent menacées. " La situation du pays est pire qu'avant" a regretté Khaled Ghrairi.
La facture de la révolution de 2011 se veut mitigée. Nous avons incontestablement gagné notre liberté d'expression mais néanmoins, le chômage, l'instabilité, la paupérisation de la population et la dégradation de la santé économique ne devraient pas être le prix à payer pour ces droits fondamentaux.
Azyz Meddeb