Mercredi dernier, un cri d'indignation a envahi les réseaux sociaux. Des militants comme l'acteur/réalisateur et fou des platines Nejib Belkhadi n'ont pas hésité à manifester leur hantise quant au massacre qui a eu lieu au refuge de chiens à Djerba.
D'autres voix, connues et moins connues, se sont élevées et ont suivi les pas de l'artiste et pour cause. Rien ni personne ne peut justifier un tel acte.
Après les faits, place à la réflexion
Pourquoi l'homme a-t-il besoin d'exploiter ce qu'il juge "faible" ? Si la discrimination et la violence existe au sein d'une même espèce, en l'occurrence, l'espèce humaine (les blancs qui exploitent les noirs, les hommes qui exploitent les femmes et les enfants), elle est aussi manifeste entre les différentes catégories d'espèces que l'homme a "hiérarchisées".
Cette catégorisation est d'autant plus injustifiée car, comme le souligne l'association L214, qui oeuvre depuis des années à la protection des animaux et à la dénonciation de toute violence commise à leur encontre, "ce n’est pas parce qu’un être est intelligent qu’on doit prendre en compte ses intérêts, mais parce qu’il ressent des sensations et des émotions positives ou négatives, auxquelles il attache de l’importance."
En se basant sur ce paramètre, on comprend que torturer jusqu'à l'agonie des animaux, des chiens, des chiots, est la définition même de la barbarie.
Mercredi dernier, on était donc témoins de spécisme, cette discrimination entre les espèces qui est totalement absurde. En effet, l'homme n'est-il pas un animal ?
On égorgera, sans pitié, des moutons dans une semaine.
Le théâtre de l'absurdité
Alors pourquoi quand "on pointe un couteau sur un être humain, on est désigné comme criminel " alors qu'on trouve toujours des excuses à la violence faite aux animaux ? Peut-être le fait-on parce qu'on croit qu'une espèce qui ne parle pas notre langue et qui est moins "robuste" que nous, "moins intelligente" nous est inférieure. Mais nous, arrivons-nous à décrypter leur langage ? Quelle ironie !
Mais ce qui est encore plus ridicule, c'est cette indignation collective qui nous submerge et qui nous met "hors de nous" alors que dans moins d'une semaine, on assistera à un bain de sang. On égorgera, sans pitié, des moutons et pire encore, certains d'entre nous se vanteront de leurs actes en postant des photos sanguinaires sur les réseaux sociaux.
Au fond, ces personnes qui ont commis ces atrocités ne nous sont pas si étrangères puisque dans quelques jours, le sang coulera à flot. Certes, on a des us et coutumes mais c'est minable de honnir ceux qui tuent quand on devient nous-mêmes des tueurs, une fois par an. Il est urgent que les autorités prennent conscience que le massacre de Djerba ne doit pas être impuni.
Fatma SG
