Way Of Life

15 Juillet 2020

Dans la guerre des likes et views : Y a-t-il encore une place pour un débat de fond ?

Dans la guerre des likes et views : Y a-t-il encore une place pour un débat de fond ?

"J'accumule les likes donc je suis", voici à quoi ressemble notre slogan de e-citoyens, aujourd'hui. A force d'être assaillis d'images, de vidéos et de "posts" contradictoires, on a l'impression qu'il faut agir vite, c'est-à-dire "liker" et/ou partager pour avoir une valeur ajoutée. Le problème, c'est que cette course effrénée au premier "j'aime" nous fait perdre toute forme de rationalité. 


 DISCLAIMER: On n'est pas ici pour jouer aux avocats du Diable en remettant en cause les dires des uns et des autres. Mais on tient à souligner qu'aujourd'hui, la circulation éclair de l'information inhibe toute réflexion, en bonne et due forme. 


Secousses médiatiques et réseaux sociaux

Les réseaux sociaux sont des outils formidables qui nous permettent de faire circuler une information à une vitesse grand V et ce, qu'elle soit vraie ou fausse. En effet, peut-on vérifier tout ce qu'on partage en moins d'une journée  ? C'est un peu compliqué, à moins d'être un agent de la CIA. 

Ce phénomène est d'autant plus prégnant si la personne qui poste une image, une vidéo ou qui s'exprime est un "personnage public", un influenceur et/ou un artiste suivi par des centaines voire par des milliers de personnes. Sa parole pèse dix fois plus qu'une personne lambda et paradoxalement, dans une ère où l'on revendique la Liberté d'Expression, la sienne est jugée et jaugée à chaque instant.

Avec justement son statut, cette personne n'a pas "droit à l'erreur" et est obligée à s'auto-censurer pour continuer à être validée. Mais quid des "personnages publics" qui refusent de se conformer à cette règle de l'Ego étincelant et docile ?  Et bien, elles se retrouvent soit derrière les barreaux soit au ban de la société. 

En s'exprimant librement, c'est-à-dire sans chercher à caresser l'opinion de la majorité, qui est unidirectionnelle, dans le sens du poil, ces individus risquent l'exclusion et/ou le cyber-harcèlement. 

 

Par l'artiste turc Mehmet Geren 

@Alessiofranceschetto

 

Retour sur l'actu

En sensibilisant les internautes par rapport à la dangerosité du Coronavirus et à l'urgence de s'en tenir aux gestes barrières, Emna Chargui a écopé de six mois de prison ferme. Au lieu de conscientiser, sommairement les gens, la jeune femme a moulé ses propos dans une esthétique coranique plus parlante, le protocole sanitaire devant être appris, par coeur, comme un verset coranique. Or, son message a été assimilé à du blasphème. Pourquoi ? Parce qu'au lieu de comprendre un acte en réfléchissant dessus, on stigmatise ce qui a été partagé et la personne qui l'a partagé sans prendre le moindre recul. Ces JO du like/partage ont banni toute forme de réflexion et de dialogue. Tout en ôtant à ladite personne le droit de s'exprimer puisqu'on s'est réapproprié ses propos, en les subjectivant, donc en les déformant.

C'est comme ça aussi que Hor Cujet s'est retrouvé à la merci de centaines de témoignages, balancés de toutes parts, en un temps record. Ce tourbillon d'informations 2.0 engendre, de fait, des réactions à chaud au profit d'une analyse fine donc d'un temps de pause et de réflexion. 

Ainsi, les discours des  victimes et des défenseurs se superposent les uns sur les autres, devenant inextricables. Souvent, les rôles sont même interchangeables. Ce "see now, share now" fait de nous des machines à la merci d'une machine qui nous dépasse. Qui a raison ? Qui a tort ? Celui qui a le plus de views ? 

  "Le plus grand crime perpétré dans ce nouveau monde est  la réduction au silence de l’individu."  on ajoutera, non sans amertume, à coups de posts haineux et d'une parole libre assimilée à une parole du "troll". 


A l'heure où la Tunisie est entrain de rédiger (dans la douleur) une nouvelle page de son histoire, nous, avec nos posts et nos likes, nous ne contribuons nullement à imposer une réelle réflexion sur les bases fondamentales d'une société juste et équitable. 

Avant ( 3ahd el dictatouria), nous avions peur de donner notre opinion, aujourd'hui ( 3ahd el dimocratia el moubarka), nous avons juste peur d'exister. La justice nous malmène, les réseaux sociaux nous gouvernent et la liberté nous arnaque. 

 

La faute à qui ? Pas seulement à la politique, mais à l'inconscience, l'immaturité et l'indifférence de tout un peuple. ( Bravo Révolution du jasmin qui pue).


Fatma Souirigharbi & Essia Chouikha 

Venez, menottez-nous, on vous attend. 

 

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