Depuis le début du confinement, on ne parle que du côté obscur de la vie de couple. Or, d'un côté, il y a autant de demandes de divorces que de demandes de mariages et d'un autre côté, on n'a jamais autant passé du temps "ensemble".
Et si le confinement était l'occasion rêvée pour resserrer les liens au sein du couple et de la famille en général ?
Le confinement: une expérience sociologique inédite?
Confinement, télé-travail ou chômage partiel... quel que soit la situation, on passe plus de temps en famille. Autrefois infligées aux femmes, les tâches domestiques sont désormais équitablement partagées. C'est ce message d'égalité que véhicule depuis le mois d'Avril la campagne de sensibilisation "Hit Ana Rajel" (Parce que je suis un homme). Ce projet, piloté par ONU Femmes Maghreb, a pour but de tordre le cou aux clichés sexistes via 10 capsules d'une minute.
Avec ce projet, "ONU Femmes s’invite dans les foyers marocains, en pleine période de confinement, pour donner la parole à des hommes et pères engagés de différents milieux sociaux, qui partagent de manière spontanée leur quotidien et s’adressent aux hommes et pères marocains pour les inviter à s’impliquer davantage au sein de leurs foyers durant la crise du COVID-19 et au-delà."
ONU Femmes Maghreb
Ainsi, les hommes mettent la main à la pâte et participent aux tâches ménagères avec de plus en plus de spontanéité. Avec une telle attitude, on esquisse une nouvelle approche de la vie à deux, une approche basée sur l'égalité mais pas que. En effet, le confinement fait qu'on passe plus de temps à deux ou en famille.Les hommes sont donc confrontés au quotidien difficile de leur partenaire. Ce sentiment d'empathie éprouvé pour l'épouse/mère/employée permet aux hommes de se mettre à la place de leur conjointe et de l'aider.
En ce sens, le confinement fait de nous des personnes plus altruistes et plus à l'écoute.
Le foyer, ce havre de paix
Pour le psychiatre et inventeur du concept de résilience, Boris Cyrulnik, "quand l’environnement est dangereux, la famille redevient le havre de la protection." Justement, avant cette crise, on vivait ensemble mais sans vraiment l'être. Pouvions-nous détourner le regard de notre téléphone lors d'un repas "en famille" ? Les couples pouvaient-ils encore passer une soirée tranquille sans être interrompus par des notifications de toutes parts ? Face à cette hype-digitalisation qui dupent nos sentiments et maquillent nos relations, en les rendant superficielles, se retrouver avec l'autre permet de renouer avec des émotions pures, dénuées d'artefacts. Boris Cyrulnik corrobore cette idée en rappelant que "quand l'épidémie sera terminée, on constatera que l'on aura dépoussiéré d'anciennes valeurs qui nous serviront à mettre au point une nouvelle manière de vivre ensemble"
En témoignent le retour des jeux de socité, les retrouvailles devant le poste de télévision ou tout simplement la redécouverte du dialogue et des débats, ces activités anodines qui s'étaient diluées dans une course contre la montre imposée par un quotidien hyper-actif.
Il est donc primordial de voir le verre à moitié plein et de conserver ce retour à l'authentique pour (re)construire des relations de couples saines.
Fatma SG
